Les vignerons belges sont-ils vraiment timbrés? par Marc Vanel

 

 

Bpost a sorti fin octobre une série inédite de timbres autour de la « Viticulture en Belgique ». Si l’initiative est louable, elle est malheureusement incomplète…

« Ces dernières années, publie bpost sur son site, la production viticole belge a fortement augmenté. Notre pays excelle notamment dans les vins blancs et les vins mousseux. Il y a cinq appellations importantes : le Hageland, la Hesbaye, le Heuvelland, les Côtes de Sambre et Meuse, le Crémant de Wallonie. »

Spécialisée dans les éditions spéciales de timbres en tous genre, Bpost a commandé à un bureau de graphisme la création de cinq timbres sur chacune de ces appellations.

Si l’idée est originale et à soutenir, on peut toutefois regretter que la moitié des appellations aient été oubliées dans l’opération : « Maasvallei Limburg », « Vin du Pays des Jardins de Wallonie » (qui devrait un jour être simplifiée en « vin de Wallonie ») et son équivalent flamand « Vlaamse Landwijn », ainsi que  les deux appellations destinées aux vins mousseux de qualité, une en Flandre et une en Wallonie.

Pour les 5 AOP retenues, les illustrations ont été réalisées par la graphiste Leen Depooter. Originaire de Ninove et formée à Gand, elle dirige l’agence graphique Quod à Gand, elle est également auteure de plusieurs livres pour enfants.

 

Dans cette série de cinq timbres sur la viticulture qui trouve son origine dans un appel à idées, seuls quelques éléments graphiques très discrets évoquent la viticulture et un seul reprend la mention d’AOP. Sympa, mais peut mieux faire, comme on dit…

Émis le 25 octobre dernier, le feuillet de 5 timbres (en forme de feuille de vigne – c’est le plus réussi) est en vente au prix de 9.25€ sur le site de bpost, les frais de port sont gratuits à partir de 25 euros.

Enfin, une édition spéciale, « First Day Sheet » à 6.95€, est pourvue d’une oblitération du premier jour et présente au verso, un texte bilingue sur le thème, ainsi que toutes les caractéristiques techniques de l’émission de timbre-poste.

Les timbres peuvent servir d’affranchissement de tous vos envois vers l’Europe, pour les formats normalisés jusqu’à 50g.

Marc Vanel, 9/12/21

 

L’union des Œnologues de Belgique est née !

Ils se sont réunis pour la première fois presqu’au complet ce jeudi 2 septembre soir à Namur, généreusement accueillis par le négociant Grafé-Lecocq & Fils.

Au total et à notre connaissance, onze œnologues travaillant activement en Belgique portent ce titre répondant à la définition et protection de l’Office International de la Vigne et du Vin : Nicolas Tooulou chez l’embouteilleur Associated Beverage Solutions, Thomas Costenoble pour le Concours Mondial de Bruxelles, Martin Bacquaert au Domaine Entre deux Monts, Vincent Dienst bien connu de nos lecteurs, Olivier De Vuyst au Domaine W, Véronique Lidby, œnologue conseil et formatrice, Hélène Thomas du Domaine XXV, John Leroy du Vignoble des Agaises, Romain Bévillard de chez Vins de Liège, Vesna Jerkovic, responsable Recherche CeREF Biotech à la HELHa, et Thierry Cowez de chez MIS sa et Vin du Pays de Herve.

L’union se voit devenir une plateforme d’échange, de réflexion et de communication technique fiable pour le monde du vin belge, un acteur de référence impliqué dans les questions viti-œnologiques de notre pays avec comme soucis premier une qualité toujours accrue de nos connaissances et de nos vins.

Outre la représentation au sein des instances internationales (OIV et Union internationale des Œnologues), l’UOeB pourra aussi être une source d’information pour les instances nationales (ce qui est déjà informellement le cas !).

Mais avant tout, l’union est un groupe de jeunes gens passionnés ayant choisi de dédier leur vie au vin ; leur volonté est d’ensemble cultiver cette passion pour la vigne, le vin, l’excellence et la connaissance.

Bon  travail à eux !

Les médailles du Concours VVS des meilleurs vins belges enfin remises!

La remise des verres de cristal et des médailles du Concours  VVS s’est déroulée dimanche 27 juin à Gand. Les jeunes vignerons wallons y brillaient par leur bonne mine! Domaine de la Bouhouille, domaine de Mellemont, domaine des Marnières,  domaine du Chant d’Eole, domaine du Ry d’Argent, Vignoble des Agaises(Ruffus), y ont glané médailles d’or et d’argent….

 

 

LE VIN WALLON en effervescence

Marc VANEL livre ici un dossier phare de 16 pages sur les vignobles wallons.

“Relancée par quelques amateurs dans la région de Huy dans les années 1970, la viticulture prend un nouvel envol en Wallonie au début des années 2000 avec la création quasi simultanée de Ruffus et du Domaine du Chenoy. Deux réussites qui vont inspirer une nouvelle génération de vignerons. Simple passe-temps ou enjeu économique à une époque où la consommation locale a toute son importance ?”

Le Magazine trimestriel WAW n° 52 -Printemps 2021
vous emmène à la découverte de quelque 30 vignerons passionnés aux quatre coins de la Wallonie.

Dossier_Vignobles.WAW 52

Vin belge : avec 1° en plus, le climat de la Belgique correspond aujourd’hui à celui des terroirs de la Champagne

La route des vins belges mérite le détour !
 
La route des vins belges mérite le détour ! – © Pixabay

Le sommelier Eric Boschman fait le point sur le vin et les vignobles belges

Il faut bien reconnaître que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Le réchauffement climatique est très positif pour la viticulture en Belgique. 

“On a pris un peu moins d’un degré sur les vingt dernières années, en moyenne, ce qui correspond à une remontée des cultures de 200 kilomètres vers le nord. Or, à 200 km au sud de la Wallonie, à vol d’oiseau, vous êtes en pleine Champagne, dans les meilleurs terroirs. Alors, ce n’est pas parce que le climat est bon que le sol est bon, évidemment. Mais il faut savoir qu’un travail de fond est fait par énormément d’investisseurs depuis une vingtaine d’années en Belgique et que cela commence à porter ses fruits à une échelle viable économiquement.”

On peut dire aujourd’hui que le vin belge n’est plus quelque chose d’anecdotique. On assiste effectivement à l’émergence d’un vin belge, un phénomène que les grandes surfaces n’ont pas manqué, ce qui montre bien qu’il y a un approvisionnement suffisant pour 300 ou 400 points de vente. Même si on est encore loin des grandes propriétés que l’on peut trouver chez nos voisins, comme la France ou l’Allemagne, voire le Luxembourg, on a franchi une étape.


Des ‘folkloristes’ aux investisseurs

Eric Boschman relève trois étapes dans ce renouveau des vins belges :

  • Il y a eu les folkloristes, ceux qui ont maintenu la petite lumière de l’espoir allumée sur l’autel de l’hédonisme.
  • Ensuite, ceux qui se sont lancés par passion, qui ont commencé par planter deux cents pieds de vigne dans leur jardin puis l’ont agrandi à deux ou trois hectares, avec une rentabilité toute relative, voire impossible.
  • Puis les gros investisseurs qui se sont lancés avec des moyens très importants, en particulier en Wallonie. Il faut savoir que l’investissement est colossal en matière de viticulture, quand on part de rien, d’autant plus que dans les trois premières années, on ne récolte rien. On chiffre vite au-delà du million, même pour quelques hectares.

“Comme les banques ne suivent pas, on a de l’investissement privé, du crowfunding, des gens qui diversifient leur fortune, des agriculteurs qui changent d’option, comme ceux qui, depuis que le marché russe s’est effondré, passent de la pomme à la vigne.”

Par rapport à la pomme, les producteurs de raisin ont l’avantage de maîtriser entièrement la culture, la transformation et même la mise sur le marché, ce qui permet une meilleure gestion des coûts et de la rentabilité. 

Aujourd’hui, on est en-dessous des 300 hectares plantés en Wallonie, ce qui est encore peu, mais l’évolution est d’une rapidité foudroyante.


Les Vignerons de Wallonie

 

Les vignerons wallons sont très solidaires, s’entraident, s’échangent énormément d’informations, via whatsapp. On peut d’ailleurs s’abonner à leur newsletter, sur leur site Vignerons de Wallonie.

Eric Boschman recommande par exemple, parmi bien d’autres, la coopérative ‘Le Vin de Liège’, du côté d’Heure-le-Romain, là où la vallée de la Meuse devient hollandaise, et où le climat est très favorable à la vigne.

Namur est le centre névralgique historique de la viticulture wallonne. On y travaille aussi sur des interspécifiques, des vignes de nouvelle génération qui demandent très peu de produits phytosanitaires. Les goûts des vins sont un peu différents, mais on s’y adapte comme on s’est adapté aux vins grecs.
Les grands domaines de la viticulture wallonne comme le Château de Bioul développent par ailleurs un concept d’oenotourisme très attractif et cohérent.

Plus d’infos sur le site Vignerons de Wallonie.

Ecoutez Eric Boschman ici, dans Tendances Première.

Et retrouvez ses coups de coeur gustatifs
sur son site ericboschman.be